Un mini bus pour faire voyager les enfants de la favela
Soutenez un projet social, vital et poétique au cœur de la favela du Bode – Recife, Brésil.
Participez au financement collectif d’un mini-bus pour la Livroteca Brincante do Pina
Sortir de la favela n’est pas facile, mais ce n’est pas impossible.
Un mini-bus pour offrir un autre chemin à ces enfants destinés à suivre la route de la drogue, de la violence et de la prostitution.
Se réapproprier son propre pays, sa propre terre. Voir de ses propres yeux d’autres perspectives
Sortir de la favela, ouvrir son horizon, découvrir, rencontrer, apprendre, côtoyer d’autres réalités…autant de choses simples qui feront la différence pour ces enfants.
Lorsqu’on passe le centre ville de Recife (à 2km de la favela du Bode), on se surprend à entendre un enfant dire:
« on dirait un autre pays ! »
La Livroteca Brincante do Pina (bibliothèque communautaire) organise déjà, tant bien que mal, des sorties pédagogiques en dehors de la favela.Cette année quatre « sorties vertes » ont déjà été réalisées à Olinda, ville historique et colorée, voisine de Recife. Cette expédition avait pour but de visiter un grand potager, apprendre à planter et ré-utiliser les savoirs à l’intérieur même de la favela.
La pertinence et la nécessité de ces sorties ont été immédiatement ressenties et n’ont laissé aucun doute sur leurs valeurs.
Les jours qui suivent les sorties vertes sont toujours plus intenses à la Livroteca: les enfants paraissent avoir mûri d’un seul coup, une complicité se crée apportant des nouvelles possibilités. Ces sorties, aussi simples soient elles, permettent de casser les barrières sociales (très peu d’habitants de la favela connaissent Olinda, ville riche de musiques et d’artistes), d’ouvrir les esprits, d’éveiller la curiosité, et d’apprendre.
C’est pour cela que maintenant nous en voulons encore plus. Ces enfants méritent de voyager.
Nous voulons emmener les enfants voir
du théâtre
des spectacles
des expositions
des concerts
Emmener les enfants au cinéma
Les emmener voir des plages qui ne sont pas pleines de détritus
Rencontrer des artistes
Rencontrer les paysans du Mouvement Sans Terre
qu’ils découvrent d’autres réalités
Nous voulons aller plus loin…et plus loin
Emmener les enfants jusqu’à Bahia, faire un séjour dans la Chapada Diamantina, au sein d’une communauté d’une quinzaine d’habitants vivant au cœur de la forêt en autonomie
…
Jusqu’à maintenant, les sorties ont nécessité la location d’un mini bus. Aujourd hui, la logistique et le coût relatifs à ces locations ne rendent plus le projet viable. Pour pérenniser et continuer cet ambitieux projet, la Livroteca Brincante do Pina a besoin d’être autonome et de faire l’achat d’un véhicule.
La Livroteca Brincante do Pina, le rêve d’un poète, le projet d’une vie.
Parce que “chaque livre est un pas vers la liberté “
par la lecture, la culture et l’art nous voulons aider à changer le futur de ces enfants de favelas.
Parce que “qui se nourrit de livres est libre.”
nous voulons encourager et permettre à chacun d’être l’acteur de sa vie
Parce que nous sommes trafiquants de livres,
La Livroteca Brincante do Pina existe.
La Livroteca Brincante do Pina est une association à but non lucratif, de droit privé, avec une autonomie administrative et financière. Elle met un point d’honneur à garder son indépendance politique et religieuse.
Elle a été reconnue par le ministère de la culture comme le premier “espace de lecture, citoyenneté, et d’information populaire du Brésil”, en 2008 a été récompensée par le prix ” Fait la différence” et, depuis sa création, a déjà reçu les visites de responsables politiques, de professeurs d’université, d’artistes de tout horizon…
Mais malgré cette reconnaissance institutionnelle et toutes les promesses données, la Livroteca ne peut compter sur aucune aide publique, et continue de s’auto-financer pour assurer son fonctionnement.
A propos de la livroteca – historique, contexte.
Brésil. Nordeste. Pernambuco. Recife. Quartier Pina. Favela Bode.
Au milieu des rues, des ruelles, des palafitas (maisons sur pilotis faites de matériaux bon marché et de récupération),
Au milieu des poubelles,
Au milieu de la vie fourmillante,
Au milieu d’un trafic de drogue tentaculaire,
Kcal et la Livroteca Brincante do Pina
“A mão e a luva”, l’histoire d’un trafiquant de livre (Film réalisé en 2011)
Kcal, poète et trafiquant de livres
Autodidacte, il a appris à lire seul
Découvrant ainsi la magie et le pouvoir des mots
De la lecture à l’écriture
Et au-delà…
Un à un,
Jour après jour,
Il a récolté des livres avec un rêve fou en tête
Créer une bibliothèque dans un endroit qu’il aime tant
Un endroit où se côtoient joie de vivre, drogue, prostitution, solidarité,
Un endroit où la culture, les activités et l’attention pour les enfants manquent cruellement
Sa favela bien vivante : Bode
Créer
“Um paraíso no inferno. Tà, cada vez mais, paraíso.” Kcal
“Un paradis au sein de l’enfer. Est, chaque fois un peu plus un paradis”
Ainsi, la Livroteca Bricante do Pina est née
Tout droit sortie du rêve d’un poète.
En 1997, la livroteca a d’abord pris racine dans une palafita. La palafita s’écroulant, la Livroteca a ensuite pris ses quartiers dans un garage, puis dans un local loué, mais trop cher. Depuis août 2015, la Livroteca occupe une boca de droga “repère de drogue”, un lieu où s’accumulaient drogues et déchets en tout genre. L’équipe de la Livroteca a oeuvré et la bibliothèque s’y est installée tant bien que mal.
Changeant d’endroits selon les aléas de la vie dans la favelas, patiemment et avec beaucoup d’amour et de ferveur, Kcal et son équipe font vivre depuis presque 20 ans la Livroteca, pour offrir aux enfants un espace éducatif, ludique, créatif et bienveillant.
La Livroteca s’est metamorphosée gräce à la dernière collecte de fond ulule. Cette campagne a permis de construire un toit pour protéger les livres, d’aménager la salle d’activités des enfants, mais aussi de consolider l’esprit collectif et la confiance en l’avenir de ce projet.
“Não precisamos de muito, apenas uns dos outros”
“Nous n’avons pas besoin de beaucoup, juste les uns des autres”
la salle d’activités des enfants transformée grâce à la collecte ulule (en haut avant le financement, en bas après)
La livroteca propose :
de gauche à droite: dessin avec les enfants ; atelier de capoeira ; Cineclub du vendredi soir.
Un aperçu de la livroteca en 2008, lorsqu’elle se trouvait encore dans la palafita de Kcal.
Cette collecte Ulule a pour objectif l’achat d’un mini bus pour la Livroteca Brincante do Pina afin de sortir les enfants d’un quotidien violent. Ce mini bus permettra aux enfants de se confronter à d’autres réalités, de se rendre aux manifestations culturelles des alentours, de visiter les sites Mouvement Sans Terre (lutte paysanne), d’aller à la plage, etc…
Un mini bus d’occasion coûte environ 15 000 reais, soit environ 4000 euros.
(Par ailleurs, pour assurer la viabilité du véhicule, son entretien sera auto-financé en le louant à des particuliers de la communauté.)
Kcal, Maeva et l’équipe de volontaires.
KCAL
Il est difficile de parler de Kcal sans avoir l’air mièvre. Difficile de raconter son histoire sans que cela ressemble à un scénario à la Disney.
Mais la bien-pensance et la complaisance seraient une insulte faite à ce poète combattant.
Alors nous allons peser nos mots et essayer de trouver le ton juste.
Kcal, c’est le mec qui a appris à lire adolescent après avoir trouvé un livre dans une poubelle.
C’est celui qui dit que ça lui a sauvé la vie.
C’est l’homme qui a décidé d’ouvrir une bibliothèque dans ce que l’on appelle en France un bidonville.
C’est celui qui a organisé un évènement de poésie à l’endroit que l’on nomme pudiquement “la place des balles”.
C’est celui dont l’énergie est entièrement consacrée à mener une guerre implacable à un système morbide qui maintient les masses dans une ignorance criminelle.
C’est celui qui a réussi à réunir autour de lui une équipe de volontaires déterminés à choisir toujours la vie et la joie plutôt que l’ennui et le désespoir que l’on nous propose quotidiennement.
C’est une vie engagée insoumise et insolente.
MAEVA
Maeva est métisse française malgache. Elle est arrivée au Brésil pour y poursuivre ses études de biologie.
Elle y a rencontré Kcal et a finalement décidé de s’investir totalement au côté de l’équipe de la Livroteca. Elle a notamment décidé de créer avec les enfants de la favela un jardin médicinal.
En créant ce qu’elle appelle une “pharmacie vivante”, elle répond à une double nécessité. Celle de mettre les enfants directement en contact avec une nature qu’ils ne connaissent pas ; et celle de soigner des petits maux quotidiens en recourant aux plantes du jardin.
Aussi, elle est responsable du projet favela verde -favela verte- qui a pour objectif de recouvrir de vert le béton, changer les poubelles pour des arbres fruitiers. Aujourd’hui la place de la balle s’est transformée en jardin communautaire cultivé par les habitants. Et les enfants sont convaincus de l’importance de vivre dans un environnement sain.
L’ensemble vise à favoriser, là encore, l’autonomie – physique et mentale – des individus dans un quartier où n’existe que peu de fleurs et d’arbres fruitiers.
de gauche à droite au même endroit: destruction de l’ancien réservoir d’eau hors d’usage (novembre 2015) ; plantation des herbes médicinales (mars 2016) ; pharmacie vivante (août 2016)
Kcal aime à dire qu’il possède l’expérience et Maeva la force. L’inverse est sûrement vrai aussi. Maeva aime à penser qu’il importe peu que leur combat ressemble à l’éternelle édification d’un petit barrage contre l’immense Pacifique. Chacun d’eux, tout comme chacun des membres de l’équipe de la Livroteca, sait qu’il fait ce qu’il doit.
L’équipe de la Livroteca
Bien heureusement, Kcal et Maeva ne sont pas seuls.
Étudiants, graffeurs, trafiquants de drogues, drogué-e-s, prostitué-e-s, professeurs d’université, musiciens, pêcheur, réalisateurs de film, maçons, travailleurs de rue, de construction, poètes, danseurs, voyageurs… La liste est longue pour décrire les volontaires de la Livroteca. Leur histoire est sans importance, ce sont des gens vivants et présents, chacun apporte son énergie et son expérience.
C’est une des plus grandes forces de la Livroteca : favoriser l’union pour défendre une cause essentielle, sans juger ses collègues, et permettre à chacun de s’investir de la manière qui lui correspond.
Depuis un an, l’équipe de la Livroteca s’est renforcé et stabilisé. La Livroteca peut aujourd’hui compter sur des volontaires permanents qui, tous les jours, sont là pour ouvrir la livroteca.
La maison de Kcal est devenu une maison communautaire où cohabitent les volontaires (6 à 15 personnes) dans un esprit collectif et participatif.
…et Judas