Pour que Kerlanic continue
A l’heure où tout se consomme, où le modernisme prend une place prédominante dans nos vies, amenant à un stress et à une productivité sans limite, Kerlanic propose de faire une pause.
Depuis juin 2015, Kerlanic est inscrit dans un réseau colibri : « Les oasis en tout lieux ». (cf « L’éthique du colibri », Pierre Rabhi)
Kerlanic aujourd’hui, c’est :
– Un lieu d’accueil d’âmes en transition pour une heure, un jour, ou plus.
– Une association composée d’une vingtaine de membres actifs : «Espérance la Petite Lande», dont les actions portent surtout sur la programmation culturelle de l’Oasis.
– Une ferme bretonne à rénover dans le respect de l’ancien, avec des matériaux de récupération et/ou écologiques.
– Un four à pain à remettre en fonctionnement.
– Une salle collective de 60m2 (en rénovation). L’équipe du jardin d’humains se retrouve tous les mercredis pour réaliser les travaux.
– Deux maisons d’habitation (dont une terminée et l’autre en cours de restauration).
– Des habitats alternatifs (yourte, cabane, paillourte et round house en prévision)
– Un élevage conscient : Chèvres et poules en liberté, traite manuelle avec consentement, chevreaux sevrés sous la mère, adoptés par des familles aimantes.
– Une alimentation saine et locale
– Des toilettes sèches et compostage de déchets
– Des chantiers participatifs, rénovation d’habitat, écoconstruction, permaculture. Chacun vient apprendre de nouvelles techniques sur le terrain.
– Un jardin d’humains : des humains qui se donnent la main pour s’entraider sur leurs lieux respectifs.
– Un groupement d’achats locaux : 20 familles se regroupent pour leurs achats
– Un potager permaculturel : le principe de la permaculture permet, entre autres, de travailler la terre en la respectant, sans pesticide ni engrais, ni labour.
– Des journées découvertes : Toute l’année, nous accueillons sur ces terres, des familles, des écoles, sur une journée découverte de la ferme.
– Des vacances actives en camping : Des vacanciers actifs viennent nous rejoindre de mars à octobre pour prêter main forte à la ferme.
– Des ateliers parents enfants « récup’» tous les mercredis et les vacances scolaires.
– Un festival sans alcool : « Terres d’Espérance » chaque année au mois d’août, l’association organise un festival culturel sur l’oasis, proposant des concerts, pièces de théâtre, débats discussions, ateliers pour les petits et grands…
– Une charte de communication bienveillante.
Cela fait trois ans et demi que j’ai le bonheur de vivre sur ces terres, trois années que je grandis grâce à cette formidable aventure humaine.
Cependant, cela fait deux ans que l’autre propriétaire, mon ex-compagnon a quitté le projet. Il y a six mois, nous sommes enfin tombé d’accord sur la somme due (37000 € frais de notaires inclus), la banque était aussi d’accord pour me suivre en m’allouant un prêt immobilier pour que l’aventure continue, seulement, un document manquait au dossier: la promesse de vente signée par l’autre partie. Quand le document fut enfin signé, six mois après, les banques ne me suivaient plus…. pourquoi, comment, peu importe…
Ça ne peut pas s’arrêter ainsi, trop de belles choses se sont passées, se passent et se passeront sur ces terres, trop de belles âmes ont croisé le chemin, mon chemin.
Aujourd’hui, toute l’équipe de bipèdes et quadrupèdes qui ont foulé l’oasis se joignent à moi POUR QUE KERLANIC CONTINUE. Une si belle énergie y est déployée… et à la fois, nous avons tous forcément un sourire sur les lèvres en repensant à un des souvenirs passés ici… (même s’il n’y a pas eu que du beau, fort heureusement, mais tout, le bon comme le mauvais fait grandir).
Habituellement, nous prônons à Kerlanic, la gratuité et le prix libre et conscient…
Cet argent pourra constituer un apport pour que les banques puissent me suivre a nouveau, le montage en SCI sera peut être nécessaire, nous vous tiendrons au courant selon l’avancée du dossier.
Nous fixons d’abord un premier palier à 8000 € mais plus il y aura et mieux ce sera pour convaincre les banques et même pourquoi pas se passer des banques, en empruntant aux particuliers.L’idéal serait de récolter 10 à 15000 €. On y croit et on garde espoir.
Merci dans tous les cas à toutes les personnes qui se seront intéréssé et investi dans le lieu.
Je suis Audrey, je suis la gardienne de ces terres.
Après avoir travaillé pendant vingt ans dans différents domaines comme l’animation socio-culturelle, l’accompagnement social, le stylisme et j’en passe… L’envie urgente de donner du sens à ma vie m’a envahie, il y a maintenant 8 ans, avec la naissance annoncée de mon dernier fils.
Une prise de conscience sur la vie, sur la terre, sur l’humain. Pourquoi ? Je ne me l’explique pas, et ça ne s’explique pas… Je ne voulais plus vivre dans la frénésie du faire mieux plus vite, toujours plus vite. Je ne voulais plus que mes enfants soient éduqués par d’autres personnes que moi et ne passer que le temps du bain, du repas du soir et du coucher avec eux. Je ne voulais plus vivre dans cette directive d’après guerre, où chacun devait avoir sa propre maison, sa propre voiture, avoir un bon job pour pouvoir consommer, et devoir aller gagner de l’argent pour que d’autres fassent à notre place ce que l’on n’avait pas le temps de faire, car nous devions aller travailler pour les payer !!! Je ne voulais plus cautionner l’exploitation et l’abattage animal, je ne voulais plus cautionner tous ces petits qu’on enlève à leur mère pour le lait, je ne voulais plus cautionner ces hyper-consommations de pétrole à travers les déplacements ou le plastique, d’uranium, de lobotomie télévisuelle…. Tellement de choses que je ne voulais plus… Restait à déterminer ce que je voulais maintenant, pour moi, pour mes enfants, pour cette terre et notre avenir. Une envie d’autonomie, de savoir ce que je mange, d’apprendre à mes enfants à se nourrir eux-même dans le respect.
Alors il y a huit ans, j’ai tout quitté, la région parisienne, le boulot, l’appartement. J’ai arrêté le stylisme, j’ai acheté à crédit une bicoque à restaurer en Touraine. Nous étions à présent en transition. Au fil des rencontres (car pour reprendre Paulo Coehlo : « Si tu es sur le bon chemin, tout l’univers conspire à te mettre ce qu’il te faut sur ta route… »), j’ai appris à être une mère différente, que j’aime appeler une mère indigne. Je ne forçais plus mes enfants à finir leurs assiettes, j’ai découvert le maternage, l’écharpe de portage, le co-sleeping, l’éducation positive, l’instruction en famille… Nous commencions à cultiver notre potager, avoir des poules, effectuer des achats locaux et réfléchis (je préfère réfléchis à bio qui ne veut plus forcément dire quelque chose aujourd’hui) et puis le terrain est vite devenu trop petit.
La Bretagne m’appelait déjà depuis une dizaine d’années… Nous sommes donc partis à nouveau cinq ans après.
Nous avions engrangé pleins d’informations sur les habitats alternatifs, sur l’autonomie énergétique, au fil des rencontres mais aussi grâce à internet. Mon compagnon de l’époque décida de me suivre, mais pas pour longtemps.
Cette décision de vivre autrement me semble devoir être réfléchie et être un vrai choix, comme un appel naturel. Et nous sommes arrivés à Kerlanic, lieu inhabité depuis plus de 20 ans, sans eau courante, ni électricité, ni maison habitable… mais un lieu qui ressemblait fort à ce havre de paix tant recherché. Une vieille ferme bretonne du 17ème siècle, avec 360m² de bâtiments en pierres de granit et schiste, et 2,5 Ha de terrain dont 1 Ha de bois.
Quand mon ex compagnon a quitté le navire, j’ai choisi de continuer seule, je voulais montrer que c’était possible à tous… Mais je n’étais pas vraiment seule car toujours entourée de bonnes âmes.