Budapest – Reconnaissant le défi croissant de nourrir les villes du monde et l’importance de marchés urbains efficaces, la FAO et l’Union mondiale des marchés de gros (WUWM) s’associent afin de promouvoir la durabilité et l’inclusivité dans le secteur, y compris par l’élaboration de meilleures pratiques en vue de la réduction du gaspillage alimentaire.Les grossistes sont des intermédiaires qui revendent les denrées agricoles achetées directement aux producteurs, à des entreprises professionnelles ou des détaillants.Les marchés de gros gèrent des volumes considérables de nourriture, en particulier dans les pays en développement, mais on manque d’information sur les pertes et gaspillages intervenant durant le processus de commercialisation, notamment le stockage et le transport, et les marchés de gros s’efforcent de remédier à cette lacune.
Le partenariat repose notamment sur la collecte d’informations détaillées sur les modalités de perte et de gaspillage au niveau des marchés de gros, la mise au point de procédures visant à améliorer la logistique sur les marchés urbains et avec les fournisseurs et les acheteurs, tout en prévenant et en gérant le gaspillage dans tout le secteur.
Les pertes sont de plus en plus concentrées dans les villes
En gros, un tiers du volume de nourriture destiné à la consommation humaine dans le monde – soit environ 1,3 milliard de tonnes chaque année – est perdu ou gaspillé. Les pertes sont concentrées de plus en plus dans les villes où vit aujourd’hui plus de la moitié de la population mondiale, alors que d’ici 2050, les citadins représenteront plus des deux tiers des habitants de la planète.
La FAO estime que plus de 40 pour cent des tubercules, fruits et légumes sont perdus ou gaspillés, au même titre que 35 pour cent du poisson, 30 pour cent des céréales et 20 pour cent des oléagineux, de la viande et des produits laitiers.
Calculés sur la base des prix départ exploitation et des prix de détail, les gaspillages alimentaires totaux seraient de l’ordre de 1.000 milliards de dollars par an.
Avec de meilleures pratiques pour la conception et le fonctionnement des marchés de gros et un flux plus efficace d’information le long des filières d’approvisionnement urbaines, la nouvelle collaboration vise non seulement à réduire les pertes et gaspillages alimentaires, mais aussi à améliorer l’accès des producteurs aux marchés, la manutention des denrées, et la fraîcheur et la salubrité des produits destinés aux consommateurs urbains.
Le nouveau partenariat sera signé aujourd’hui lors d’un événement organisé durant la Conférence annuelle de la WUWM.
Gros plan sur les grossistes
“De gros efforts ont été déployés pour réduire les gaspillages alimentaires au niveau des ménages, mais beaucoup moins pour soutenir les grossistes qui sont un élément clé du puzzle – et c’est ce que ce partenariat entend changer”, a déclaré Vladimir Rakhmanin, Représentant régional de la FAO pour l’Asie centrale et l’Europe de l’Est.
“Quelque 60 pour cent des marchés de gros qui ont fait l’objet de notre analyse ont affirmé que la gestion des gaspillages alimentaires serait leur enjeu numéro un au cours des cinq prochaines années”, a expliqué Donald Darnall, membre du Conseil d’administration de la WUWM. “Nos marchés adoptent les ‘bonnes pratiques’ afin de réduire les gaspillages, et nous voyons en cela une occasion de mettre au point des stratégies de gestion améliorées et de partager des solutions”.
“Des marchés de gros plus efficaces avec des débouchés sur les marchés urbains pourraient permettre aux citadins pauvres d’accéder à une nourriture saine, a déclaré Eugenia Serova, Chef de la Division agro-industries de la FAO.
“Si près de 90 pour cent de la croissance escomptée de la population urbaine de la planète durant les vingt prochaines années concernera les agglomérations des villes d’Afrique et d’Asie, il est judicieux de créer une base solide de connaissances pour renforcer les systèmes de marchés urbains”, a-t-elle ajouté.
Le réseau mondial de la WUWM rassemble des opérateurs de 43 pays, ce qui en fait un partenaire idéal pour la collecte de données. Celle-ci se traduira par une série de rapports et d’activités ciblées permettant aux grossistes d’identifier de nouveaux moyens d’améliorer l’efficacité, de garantir une meilleure offre de produits de qualité, et de réduire les gaspillages. Il s’agira notamment d’améliorer les techniques de stockage et de trouver d’autres solutions pour utiliser les produits endommagés ou les excédents.
La nouvelle collaboration avec les marchés de gros vient compléter les travaux de la FAO, d’une part, sur les pertes et gaspillages alimentaires dans le cadre de son Initiative Save Food et, d’autre part, en matière de sécurité alimentaire des villes. Elle sera non seulement l’occasion d’accroître les informations disponibles sur le commerce alimentaire de gros, mais aussi de renforcer les compétences et les politiques de réduction des gaspillages en permettant aux grossistes de partager ces compétences à l’échelle mondiale.
Liens
Pertes et gaspillages alimentaires
Union mondiale des marchés de gros (WUWM)
Défi Faim Zéro
Save food – Initiative mondiale de réduction des pertes et du gaspillage alimentaires
Bien que les marchés de gros gèrent des volumes considérables de nourriture, on manque d’information sur les pertes et gaspillages y intervenant
Qu’entend-on par pertes alimentaires?
Les pertes alimentaires sont la réduction involontaire de nourriture disponible pour la consommation humaine. Elles sont le résultat de chaînes d’approvisionnement inefficaces, de mauvaises infrastructures et logistique, d’un manque de technologie, de compétences et de capacités de gestion. Elles interviennent essentiellement aux stades de la production et après la récolte, par ex. lorsque la nourriture n’est pas récoltée, ou qu’elle est jetée parce qu’elle a été endommagée durant la transformation, le stockage et le transport.
Le gaspillage alimentaire se réfère aux aliments parfaitement comestibles jetés intentionnellement, principalement par les commerçants et les consommateurs.